L’hôtel de Cambacérès
En 1820, Jean Augustin Lapeyrière, receveur général des finances de la Seine, fait l’acquisition d’un vaste terrain où se trouvait la « tour des dames », un moulin ayant appartenu à l’abbaye de Montmartre et propriété du baron Alexandre Hersant-Destouches. Situé sur la rive Nord de la rue de la Tour des Dames, ce terrain ne va pas tarder à être loti. Rappelons que Lapyerière est, avec son associé l’architecte Auguste Constantin, le principal promoteur du nouveau quartier de la Nouvelle-Athènes. En 1822, Lapeyrière revend la parcelle du n°4 rue de la Tour des Dames à Henry Clouet, receveur particulier des finances du 2e arrondissement de Paris.
Henry Clouet se fait élever une belle demeure néo-classique de plan carré, œuvre de l’architecte Gengembre. Entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, une frise de grecques court sur les façades. La façade Sud est percée au rez-de-chaussée par trois grandes portes-fenêtres cintrées donnant sur une terrasse dominant de jardin en pente. Au 1er étage, les trois baies sont rectangulaires, ornées de balustres et surmontées de corniche. La véranda en demi-cercle a été ajoutée au cours du XIXe siècle. En 1826, le comte Etienne de Cambacérès et son épouse, Napoléonide Davout d’Eckmülh, font l’acquisition de l’hôtel. Il est le neveu du célèbre Jean-Jacques de Cambacérès (1753-1824), 2e consul sous le Directoire puis archichancelier de l’Empire. L’hôtel de la rue de La Tour des Dames a conservé son nom.
En 1838, Cambacérès cède la demeure à Jules Talabot, appartenant à une puissante famille d’entrepreneurs des chemins de fer. Son frère François Talabot participe à la fondation du Crédit lyonnais et de la Société générale. Aujourd’hui, l’hôtel de Cambacérès est occupé par des cabinets d’avocats.
Source :
La Nouvelle-Athènes, Haut lieu du Romantisme. Sous la direction de Bruno Centorame, Action artistique de la Ville de Paris, 2001.
Adresse : 4 rue de La Tour des Dames
Métro : Trinité
Arrondissement : 9e
Téléphone :