Le cimetière de Picpus

Le cimetière de Picpus – La chapelle

Au XVIIe siècle, le site est occupé par le couvent des Chanoinesses de Saint-Augustin. Au moment de la Révolution, en 1792, la congrégation en est chassée. A partir du 14 juin 1794, la guillotine est installée place du Trône renversé (future place de la Nation). Les autorités font aussitôt creuser le jardin de l’ancien couvent pour y enterrer les personnes décapitées. Du 14 au 27 juillet 1794, en pleine Terreur, plus de 1.300 personnes décapitées sont transportées et enterrées dans des fosses communes. La chapelle de l’ancien couvent sert de bureau où l’on inventorie les vêtements des victimes.

Sur deux plaques de marbre accrochées près du chœur de la chapelle actuelle sont graves les noms des 1306 suppliciés dont un grand nombre d’ ecclésiastiques, de militaires, d’aristocrates, mais aussi de gens du peuple. Les personnages les plus célèbres y étant enterrés sont le prince Frédéric III de Salm-Kirburg, la duchesse d’Ayen, la maréchale et la vicomtesse de Noailles, les poètes Antoine Roucher et André Chénier, Eugène de Beauharnais (premier mari de l’impératrice Joséphine), le fermier-général Jean-Joseph de Laborde, et 16 carmélites de Compiègne.

En 1805, les religieuses de la Congrégation perpétuelle du Très-Saint-Sacrement et des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie s’installent dans l’ancien couvent. En 1841, Joseph-Antoine Froelicher, célèbre architecte de châteaux au cours du XIXe siècle, réalise la chapelle actuelle dans le style néo-classique. Depuis 1803, la “Société de l’Oratoire” a acquis dans le jardin un second cimetière financé par les familles des victimes. Ce cimetière est réservé aux descendants directs des personnes guillotinées. Depuis 1834, le général de la Fayette y repose à côté de son épouse, née Adrienne de Noailles.

Horaires de visite : le cimetière se visite uniquement l’après-midi, de 14h à 16h, sur rendez-vous.

Source :
Chadych (Danielle), Guide du Promeneur 12e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.