Provins

Provins : la ville haute et la collégiale Saint-Quiriace

Un carrefour commercial

Ancienne possession des comtes de Champagne, Provins connut la prospérité dès le 10e siècle. Sa situation privilégiée sur la route entre les Flandres et l’Italie du Nord en fit l’un des plus importants lieux de commerce : pendant ses trois foires annuelles s’échangent draps, soieries, vins, produits venus d’Orient. La ville se spécialisa d’ailleurs dans l’industrie drapière qui en fit sa réputation mondiale. Puis la modification des circuits d’échanges commerciaux et son intégration au royaume de France entraîneront son déclin au début de XIVe siècle. Après ce déclin, la ville a conservé son intégrité au fil des siècles et nous est parvenue remarquablement préservée.

Les remparts de Provins © CC BY-SA 3.0 – pirontilopez.com

Une spectaculaire enceinte fortifiée

Concentrée à l’origine sur un éperon rocheux, la ville s’est dotée d’une enceinte fortifiée qui reste l’une des plus spectaculaires de France. Construites aux 12e et 13e siècle, elle est constituée d’une muraille de 1.200m de longueur flanquée de 22 tours. La portion comprise entre deux superbes ouvrages militaires, la Porte Saint-Jean et la Porte de Jouy, reste la partie la plus intéressante. Ces deux portes mènent à la ville haute, mais nous vous conseillons de découvrir d’abord la ville basse avant d’emprunter la rue Saint-Thibault qui y monte également.

Provins : la ville basse

La ville basse

Résultat de l’extension de la ville à partir du 12e siècle, la ville basse a été conquise sur d’anciens terrains marécageux et est parcourue par la Voulzie et la Durtaint. La réalisation majeure en est l’église Saint-Ayoul, ancien lieu de pèlerinage puis prieuré (son cloître se visite) à partir du XIe siècle devant lequel se tenaient les foires. Accessibles par l’ancien Hôtel-Dieu, les souterrains médiévaux furent creusés pour extraire la terre glaise ou « terre à foulon » qui servait à dégraisser le drap. Enfin, la rue des Capucins conserve d’exceptionnelles maisons médiévales comme l’Hôtellerie de la Croix d’or (le plus vieil hôtel de France, 13e siècle), l’hôtel des Lions (XVe siècle) ou encore l’hôtel de Vauluisant (13e siècle).

L’église Saint-Ayoul

La ville haute

Montons ensuite la longue rue Saint-Thibault qui mène doucement vers le cœur de la ville haute. Bordée d’anciennes maisons et hôtels particuliers, elle aboutit à la place du Châtel où se tenaient les foires. Située à l’angle Ouest, la maison des Quatre Pignons est singulière avec ses quatre murs-pignons ; d’autres maisons à l’angle Nord et côté Sud retiennent l’attention. Un peu plus loin, rue Saint-Jean, le Forcadas ou Grange aux Dîmes (il se visite) abrite une spectaculaire salle à trois vaisseaux voûtés d’ogives (12e siècle) qui sevrait à entreposer des marchandises, avant de devenir plus tard une grande à dîme.

Provins : la tour César

Le Donjon de Provins

Dominant la ville haute, le donjon (12e siècle) reste l’édifice le plus emblématique de Provins (il se visite). Tout à fait original, il constitue la pièce maîtresse des fortifications et porte le nom impropre de « tour César ». De plan octogonal sur une base carrée, il est flanqué de quatre tourelles circulaires sur les faces les plus étroites. On accède par un escalier à vis à la coursière qui servait de chemin de ronde, puis par des rampes situées dans les murs à la terrasse supérieure.

Provins : le chœur de la collégiale Saint-Quiriace

La collégiale Saint-Quiriace

Faisant face à la tour César, la collégiale Saint-Quiriace frappe le regard par ses dimensions impressionnantes, bien qu’elle soit inachevée. Vers 1160, Henri 1er comte de Champagne décide de faire reconstruire un édifice précédent pour accueillir la communauté de chanoines déjà présents. Mais les travaux s’arrêtent en 1238 et avec le déclin des foires de Champagne, le chantier ne reprendra pas. Seul le chœur des chanoines (couvert d’une rare voûte octopartite), le déambulatoire et le transept (peu saillant) ont été exécutés. La coupole à tambour date du XVIIe siècle. La nef ne comporte que deux travées sur les huit prévues et se termine par une façade tristement murée.

Provins : la ville haute

La rose de Provins

Nous redescendons vers la ville basse et obliquons par la rue des Jacobins puis la rue des Prés vers la Roseraie de Provins qui occupe le site d’une ancienne pépinière. D’une superficie de 3 hectares (entrée payante), elle abrite plus de 450 variétés de roses très joliment mises en scène. Vous y découvrirez entre autres la célèbre rose rouge de Provins, rapportée de croisade par Thibaud IV de Champagne. Labellisée « Jardin remarquable » en 2014, la roseraie se visite toute l’année (les mois les plus recommandés étant de mai à juillet) et dispose d’un charmant salon de thé.

Provins : lhôtel particulier dans la ville haute

Un site classé par l’UNESCO

Provins est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO et possède pas moins de 58 monuments classés ou inscrits. A seulement un peu plus d’une heure de Paris en transports, c’est une ville merveilleusement bien conservée qui vous transporte littéralement à l’époque médiévale.

Provins : la ville haute

Pass Provins : ce Pass (17 € ou 10,50 €) donne accès aux cinq monuments emblématiques de la ville.

Accès en transports en commun : prendre la ligne P de la SNCF à la Gare de l’Est et descendre à la gare de Provins (1h20 de trajet), puis 15 minutes de marche pour rejoindre la ville haute.

Provins : la maison des quatre pignons

Sources :
Guide du patrimoine Ile-de-France, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Editions Hachette, Paris, 1992.

Provins : la ville haute

Adresse : Place du Châtel 77160 Provins

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