L’hôtel de Bailleul
Le « Vatican »
Vers 1867, le comte Charles Greffulhe (1814-1888) fait l’acquisition d’une vaste propriété constituée de deux hôtels particuliers située aux n° 8-10 rue d’Astorg et appartenant à Antoine de Noailles, 5e duc de Mouchy. Il y rassemble une fabuleuse collection de meubles, objets et tableaux anciens. Après lui, son neveu, le comte Henry-Jules Greffulhe (1848-1832), et l’épouse de celui-ci, Elizabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), y mènent une intense vie mondaine, y recevant le tout-Paris. Invité chez eux plusieurs fois et subjugué par leur richesse, l’écrivain Marcel Proust (1871-1922) s’inspirera du couple pour ses personnages du duc et de la duchesse de Guermantes dans A la recherche du temps perdu. Par son ampleur, la propriété est surnommée « le Vatican » par la société aristocratique qui la fréquente. Elle est démolie en 1958 pour laisser place à des bureaux.
L’hôtel de Bailleul
Situé au n°12 rue d’Astorg, l’hôtel particulier que nous voyons aujourd’hui a probablement été construit (ou alors très fortement remanié) au début du XIXe siècle; l’édifice présente une façade de style néoclassique. Il appartient alors au richissime marquis d’Aligre qui le loue à vie à la marquise de Bailleul (elle lui laisse son nom). En 1870, la demeure appartenant alors au comte Armand de Pomereu d’Aligre est acquise par le comte Charles Greffulhe pour y loger sa fille Louise et son gendre, Charles des Acres de l’Aigle. Une galerie relie alors directement le n°12 au n°10. Ce sont finalement les fils de la comtesse de Montmort (née Louise des Acres de l’Aigle) qui se séparent en 1986 de la propriété familiale. L’hôtel de Bailleul est aujourd’hui occupé par des bureaux.
Source :
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, éditions de Minuit, réédition de 1997.
Adresse : 12 rue d’Astorg
Métro : Saint-Augustin
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