La villa Daumesnil
L’Empereur Napoléon III et le logement ouvrier
Préoccupé par l’accroissement rapide du prolétariat et par la nécessité d’offrir des logements sains aux ouvriers, l’Empereur Napoléon III est à l’origine de la construction de cette intéressante cité ouvrière. Financée par lui, la cité est réalisée par l’architecte Louis-Charles Boileau (1837-1914) et par l’entreprise anglaise Newton et Shepard à l’occasion de l’exposition Universelle de 1867 qui se tient à Paris. Elle est alors offerte à la société coopérative immobilière des ouvriers de Paris.
Des immeubles à taille humaine
Ouvrant à la fois sur l’avenue Daumesnil et sur la villa Daumesnil (qui prend ce nom à partir de 1871), cette cité ouvrière est constituée de petits immeubles mitoyens à taille humaine : élevés seulement de deux étages, ils ne présentent qu’un seul palier par étage et sont constitués d’appartements de 34 m2, ce qui est considéré comme vaste pour l’époque ! Chaque immeuble est doté en son centre d’un puit de lumière garant d’une meilleure ventilation des pièces.
Des façades d’une grande simplicité
Côté avenue Daumesnil, les façades sont rythmées par des pilastres cannelés placés aux extrémités et des corniches horizontales entre les étages ; les fenêtres sont moulurées. Côté villa Daumesnil, les façades sont plus simples, laissées lisses et les fenêtres non moulurées. Les petites fenêtres en plein cintre éclairent les paliers. En 1878-1881, l’architecte Charles Lecornu est chargé de surélever d’un étage la cité et de supprimer un escalier sur deux par souci d’économie.
Le recours aux techniques nouvelles
Afin de diminuer les coûts de la construction, l’entreprise Newton et Shepard met en œuvre des techniques nouvelles : les immeubles sont construits en béton sans armature métallique selon la technique du coffrage glissant. Le logement destiné à la classe ouvrière doit en effet rester bon marché.
L’origine des Habitations Bon Marché
Courant de pensée apparu au milieu du XIXe siècle, l’hygiénisme prôné par le corps médical recommande d’offrir aux classes populaires de meilleures conditions de vie, gage d’une bonne santé. Financées par la bourgeoisie industrielle et bancaire d’abord, puis par les villes ensuite, de nombreuses cités ouvrières conçues par les architectes hygiénistes (comme Henri Sauvage) vont voir le jour à partir de la fin du XIXe siècle : ces sont les HBM (Habitation Bon Marché).
Quelques années avant la construction de la villa Daumesnil, le prince-président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte (il sera proclamé Empereur Napoléon III en décembre 1852), avait déjà lancé en 1849 un intéressant projet de logement ouvrier : la Cité Napoléon située dans le 9e arrondissement.
Pour l’architecte Louis-Charles Boileau, voir également le Bon Marché.
Adresse : 218 avenue Daumesnil et 57 rue de Fécamp
Métro : Michel Bizot
Arrondissement : 12e
Téléphone :