Le passage
du Grand Cerf

Le passage du Grand Cerf

L’hôtel du Grand Cerf

Le passage du Grand Cerf a été construit entre 1825 et 1827. Il permet alors de relier la rue Saint-Denis avec la rue des deux portes Saint-Sauveur (renommée rue Dussoubs en 1881). Son nom provient de l’hôtel du Grand Cerf qui se trouvait à l’emplacement de son entrée côté rue Saint-Denis. C’était un hôtel destiné aux « rouliers », c’est-à-dire les conducteurs de diligences. L’hôtel était en effet le terminus des Messageries royales qui reliaient Paris aux provinces de l’Est et du Nord (Alsace, Champagne, Flandres, Hainaut).

Le passage du Grand Cerf

Le précurseur des passages monumentaux

Par son architecture, ce passage est l’un des plus originaux de Paris. Culminant à près de 12 mètres, il présente une hauteur inhabituelle. Au lieu de l’habituel rez-de-chaussée surmonté d’un entresol, il présente deux niveaux de façade entièrement vitrés puis un deuxième étage moins élevé dédié à l’habitation. Enfin, des passerelles visibles sous la verrière relient les logements du troisième étage accessibles par des coursives à ciel ouvert. Cette hauteur inhabituelle fut rendue possible grâce à la charpente métallique utilisée comme principe constructif. Par sa typologie, ce passage annonce les passages monumentaux visibles à Bruxelles, Moscou ou Milan.

Le passage du Grand Cerf : les coursives du deuxième étage d’habitation

Une reconstruction à l’identique

En 1862, le passage est légué à l’Assistance publique. Devenu peu rentable, il est proposé à la vente en 1896, mais il ne trouvera un acquéreur qu’en… 1985 ! A cause de son mauvais état, il a été entièrement reconstruit à l’identique. Après la crise immobilière des années 1990, le passage du Grand Cerf, idéalement situé dans le dynamique quartier Montorgueil, a retrouvé son animation grâce à la présence d’une trentaine de boutiques de créateurs, artisans, designers.

Le passage du Grand Cerf

Source :
Moncan (de) Patrice, Le nouveau guide des passages de Paris, Paris, Le Mécène, 2011.