L’église Sainte-Elizabeth
Des religieuses cloîtrées
En 1628, la reine Marie de Médicis pose la 1ère pierre de cette église dédiée à sainte Elizabeth de Hongrie et destinée aux religieuses de sainte Elizabeth. Les travaux commencent sous la conduite du maître maçon Louis Noblet. Les travaux reprennent en 1643 avec le célèbre maître maçon Michel Villedo pour s’achever vers 1646. C’est à lui que l’on doit la très belle façade donnant sur la rue du Temple. A l’origine, l’église fait face à l’enclos du Temple (aujourd’hui disparu). Les religieuses du Tiers-Ordre franciscain, appelées Dames de Sainte-Elizabeth, consacrent leur vie à la prière et sont cloîtrées.
Une église sur le modèle franciscain
L’église comprend à l’origine une nef centrale et un seul collatéral, sur le modèle franciscain. Le collatéral de gauche est ajouté sous la Restauration par l’architecte Etienne-Hippolyte Godde. Le chœur d’origine à chevet plat est également remplacé par le chœur actuel, exécuté dans le goût néo-antique. La très belle façade sculptée a conservé son caractère d’origine. De style classique, elle est rythmée par des pilastres doriques au premier niveau, ioniques au deuxième niveau. Un fronton curviligne coiffe l’ensemble. Dans les niches, les statues actuelles datent du Second Empire. A l’intérieur, les piliers de la nef sont habillés de pilastres doriques. La frise de l’entablement est remarquablement décorée d’emblèmes religieux placés dans des métopes. Autre élément admirable, les 100 panneaux de bois sculptés revêtant les murs du déambulatoire représentent des scènes bibliques. Ils proviennent de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras.
Les tourments de la Révolution
Pendant la Révolution française, les religieuses sont expulsées. Leur confesseur, Séverin Girault, est arrêté ; il est le 1er martyr du massacre du couvent des Carmes déchaussés (voir le Couvent des Carmes) le 2 septembre 1792. Il sera déclaré bienheureux en 1926. En 1802, l’église Sainte-Elisabeth de Hongrie devient église paroissiale. En 1812, les bâtiments du monastère sont démolis. L’église est également devenue en 1938 l’église des maitres de l’ordre souverain de Malt, qui perpétue le souvenir de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Chaque année au mois de juin, une messe est célébrée à la mémoire de Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui fut emprisonné dans la tour du Temple voisin et y mourut le 8 juin 1795.
Pour le Maître-maçon Michel Villedo, voir également l’église de la Visitation-Sainte-Marie, l’hôtel Mérault, l’hôtel d’Aumont, l’hôtel de Gourgues.
Pour l’architecte Etienne-Hippolyte Godde, voir également l’église Saint-Pierre du Gros-Caillou, l’église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, l’église Saint-Philippe du Roule, le séminaire de Saint-Sulpice, l’église saint-Denis-du-Saint-Sacrement.
Sources :
Gady (Alexandre), Le Marais, Guide historique et architectural, Paris, Le Passage, 2004.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 195 rue du Temple
Métro : Temple
Arrondissement : 3e
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