Caserne
de la Garde républicaine
L’hôtel de Nivernais

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de la Garde républicaine
L’hôtel de Nivernais

La caserne de la Garde Républicaine : le portail

Une demeure du XVIIe siècle

A cet emplacement existe en 1539 une maison construite pour Ambroise Boileau, maître brodeur. Elle est louée à Louis de l’Estoile, président des enquêtes au Parlement de Paris, puis à Charles du Plessis-Liancourt, gouverneur de Paris. En 1607, une dame d’atour de Marie de Médicis l’achète : Léonora Galigaï est l’épouse de Concino Concini, maréchal de France et marquis d’Ancre. L’hôtel particulier est alors démoli et remplacé par une très belle demeure édifiée par Francesco Bordoni. En 1616, les partisans du prince de Condé se révoltent contre Concini et pillent l’hôtel. Par la suite, la demeure accueille les ambassadeurs extraordinaires, entre 1621 et 1644, puis de 1668 à 1748. Sa situation géographique est stratégique : elle est proche de l’hôtel de Gondi (passé aux princes de Condé, aujourd’hui démoli), de l’hôtel du Petit Luxembourg (passé au cardinal Richelieu) et du palais du Luxembourg.

La caserne de la Garde Républicaine

Des remaniements dans le style néoclassique

Donné par Louis XV au marquis de Portchartrain, l’hôtel échoit en 1753 à Hélène-Angélique Phélypeaux de la Vrillière, épouse du duc de Nivernais, Louis Mancini-Mazarini (1716-1798). Ce personnage est le fils de Philippe Mancini, duc de Nevers (voir l’hôtel de Nevers), lui-même neveu du cardinal Mazarin. En 1769, le duc de Nivernais charge l’architecte Marie-Joseph Peyre, inspecteur des Bâtiments du Luxembourg, de moderniser son hôtel. Le duc, ambassadeur de Louis XV, est alors le protecteur du peintre Hubert Robert et des architectes Charles de Wailly et Marie-Joseph Peyre. La décoration intérieure fit en son temps l’admiration des visiteurs mais elle a entièrement disparu lors de l’aménagement de l’hôtel en caserne. La rigueur du portail, autrefois sommé d’armoiries, et la simplicité des façades ré-habillées sont à imputer au goût de Peyre pour la sobriété. Elles annoncent le goût de cet architecte pour le néoclassicisme.

La garde républicaine

L’hôtel est acquis en 1819 par la ville de Paris. L’architecte Charles Rohault de Fleury l’aménage en caserne pour la gendarmerie nationale. Depuis 1871, l’hôtel de Nivernais abrite une caserne de la Garde républicaine.

Pour l’architecte Marie-Joseph Peyre, voir également le théâtre de l’Odéon.

Pour l’architecte Charles Rohault de Fleury, voir également Les Grands Magasins du Louvre, le jardin des Plantes, les hôtels des Maréchaux, l’hôtel Soltykoff.

Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.

Adresse : 10 rue de Tournon

Métro : Odéon

Arrondissement : 6e

Téléphone :