L’hôtel de Luzy

L'hôtel de Luzy - Le portail

L’hôtel de Luzy – Le portail

Etienne-Nicolas Landry de Freneuse appartient à une famille de financiers normands. Son père a acheté en 1747 la charge de receveur général des finances d’Auvergne qu’il exerce à son tour. En 1767, Etienne-Nicolas Landry achète un hôtel rue Férou. Il le fait entièrement modifier par l’architecte Jean-François Chalgrin. Sur la rue, l’hôtel se signale par un portail surmonté de deux sphinx en terre cuite. Les portes-fenêtres du rez-de-chaussée sont en plein cintre. Le premier étage est agrémenté d’un grand balcon filant. Les bas-reliefs qui ornent les façades, œuvre du sculpteur François-Joseph Duret, représentent des jeux d’enfants. A l’intérieur, de belles boiseries du XVIIIe siècle, provenant du château de Forges (près de Montereau) et d’un hôtel de la rue de Tournon, ont été remontées.

 

L'hôtel de Luzy - Façade sur cour

L’hôtel de Luzy – Façade sur cour

L’hôtel porte le nom de sa locataire, Dorothée Dorinville, dite Melle de Luzy. Elle est la protégée et maîtresse d’Etienne-Nicolas Landry, qui lui en laisse l’usufruit. A l’âge de 10 ans, elle est danseuse de l’Opéra Comique puis elle fait ses débuts à la Comédie Française en 1763 dans le rôle de Dorine dans Tartuffe. Parmi ses nombreux admirateurs, on compte un certain Talleyrand (voir l’hôtel de Saint-Florentin), jeune étudiant au séminaire de Saint-Sulpice, qui est son amant de 1776 à 1778.

L'hôtel de Luzy

L’hôtel de Luzy

Au XXe siècle, l’hôtel a été habité par le journaliste et homme politique Henri de Jouvenel (1876-1935), mari de l’écrivain Colette. En 1970, l’hôtel, fort délabré, est racheté par Monsieur et Madame Pierre Schlumberger, qui lui redonnent son élégance. Le jardin est dessiné par Peter Coats. Au fond du jardin, un mur en trompe-l’œil, orné de portes-fenêtres recouvertes de miroirs, reflète la façade. L’hôtel de Luzy ne se visite pas mais il est visible de la rue.

Pour l’architecte Jean-François Chalgrin, voir également l’Arc de Triomphe de l’Etoile, la chapelle de la congrégation du Saint-Esprit, le Collège de France, l’hôtel de Saint-Florentin, l’église Saint-Philippe du Roule, l’église Saint-Sulpice, l’hôtel Cromot du Bourg.

Sources :
Cox (Madison), Jardins privés de Paris, Madison Cox, Paris, Albin Michel, 1989.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Freneuse, histoire d’un village de Seine-Maritime, Mairie de Freneuse, 1999.

Adresse : 6, rue Férou

Métro : Saint-Sulpice

Arrondissement : 6e

Téléphone :