Le musée
Nissim de Camondo
Une famille de banquiers ottomans
Banquiers d’origine juive, les Camondo ont fait fortune dans l’Empire ottoman. En 1869, le comte Nissim de Camondo (anobli par le roi d’Italie en 1860) s’installe à Paris pour y développer ses affaires. Il achète un hôtel particulier déjà existant au n° 63 de la rue du Monceau. Les abords du parc Monceau sont alors le quartier favori de la grande bourgeoisie d’affaire sous le Second Empire. Moïse de Camondo, le fils de Nissim de Camondo, est également banquier; il est surtout un grand collectionneur d’art. En 1911, il fait raser la demeure familiale et confie à l’architecte René Sergent la construction d’une nouvelle demeure.
Un parti architectural très classique
L’hôtel Moïse de Camondo est bâti entre 1911 et 1914. L’édifice est fortement inspiré de l’architecture classique du XVIIIe siècle. Sur la cour, la façade rappelle fortement celle du Petit Trianon : on y retrouve un soubassement à refends, des pilastres colossaux d’ordre corinthien et une balustrade masquant le toit. Mais ici la façade s’incurve de manière dynamique en deux avancées. Côté jardin, une aile perpendiculaire s’articule à la façade sur jardin par une rotonde à colonnes corinthiennes.
Un destin tragique
Le fils de Moïse de Camondo, prénommé Nissim comme son grand-père, meurt lors d’un combat aérien en 1917. Son père décide de léguer son hôtel et ses collections à l’Union Centrale des Arts Décoratifs. Les seuls descendants de Moïse de Camondo restent sa fille Béatrice, son gendre le musicien Léon Reinach et leurs enfants. Restés à Paris pendant l’occupation allemande et se croyant sans doute à l’abri du sort réservé aux juifs grâce à leur statut social, ils sont déportés dans les camps de la mort et exterminés à Auschwitz en 1943.
Les arts décoratifs français du XVIIIe siècle
La collection du musée Nissim de Camondo est représentative de l’art français du XVIIIe siècle, mais concentré sur les années 1770-1785. Elle comprend de prestigieuses pièces de mobilier des ébénistes Œben, Riesner, Sené, Weisweiler, Jacob, des peintures d’Hubert Robert, Demachy, Guardi, des panneaux peints de Jean-Baptiste Huet, de la porcelaines de Sèvres, des tapisseries des Gobelins.
Le musée Nissim de Camondo est commentée au cours de la visite guidée du quartier de la plaine Monceau.
Horaires d’ouverture : ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 17h30.
Pour l’architecte René Sergent, voir également l’hôtel Heidelbach, l’hôtel Reifenberg, l’hôtel Mahieu, l’hôtel de Ganay, l’hôtel de La Tour d’Auvergne, Christie’s France.
Sources :
Gady (Alexandre), Les hôtels particuliers de Paris, Paris, Parigramme, 2008.
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 63 rue de Monceau
Métro : Monceau
Arrondissement : 8e
Téléphone : 01 53 89 06 40