L’hôtel de Tallard
La famille Amelot de Chaillou
Originaire d’Orléans, la famille Amelot compte un grand nombre de membres ayant exercé des charges dans la magistrature. C’est une des principales familles de la noblesse de robe. Denis-Jean Amelot de Chaillou (1666-1746) est conseiller au Parlement puis maître des Requêtes ordinaire de l’Hôtel du roi. Son grand-père, Denis Amelot de Chaillou, et son oncle, Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil, sont les constructeurs du somptueux hôtel des Ambassadeurs de Hollande, également situé dans le Marais.
Pierre Bullet, l’un des grands architectes du Classicisme français
L’hôtel Amelot de Chaillou est l’œuvre de l’architecte Pierre Bullet. A cause de l’exiguïté de la parcelle, l’édifice comprend un corps de logis en fond de cour et une seule aile située au Nord. Percée d’un passage cocher, cette aile mène à la basse-cour. L’hôtel est fermé par un grand mur et s’ouvre sur la rue par un portail en bois. Son tympan représente le monogramme A et C du propriétaire encadré par des génies. Côté cour, la façade du logis ne comporte que 5 travées. Elle est rythmée par des arcades reposant sur des pilastres toscans. Au centre, un avant-corps est percé d’une porte cintrée timbrée d’un mascaron de femme. Il se prolonge au niveau du comble par un médaillon encadré d’ailerons à volutes, décoré d’un mascaron et de guirlandes de fleurs. Il contenait une horloge à l’origine. Côté jardin, la façade est beaucoup plus développée. Elle comporte un avant-corps central de trois travées, surmonté d’un fronton triangulaire. Au rez-de-chaussée, de grands médaillons représentant les Eléments et les Saisons sont placés entre les arcades. A l’intérieur, le vestibule donne accès à l’ample escalier d’honneur doté d’une rampe en fer forgé.
Le duc de Tallard
En 1722, l’hôtel est acheté par Camille d’Hostun de La Baume (1652-1728), duc de Tallard et maréchal de France, qui lui laisse son nom. Sa famille le conserve jusqu’en 1825, année où il est acheté par Toussaint Tavernier, un marchand épicier. Au cours du XIXe siècle, l’édifice est morcelé et dédié à des activités commerciales et industrielles. Il est restauré en 1981 et séparé en appartements.
Pour l’architecte Pierre Bullet, voir également l’hôtel de Brancas, l’église Saint-Thomas d’Aquin, la porte Saint-Martin, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, l’hôtel de Magny, l’hôtel d’Evreux, le château de Champs-sur-Marne.
Source :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Adresse : 78 rue des Archives
Métro : Rambuteau
Arrondissement : 3e
Téléphone :