L’église
Saint-Thomas d’Aquin
Le couvent des Dominicains
Déjà présents au faubourg Saint-Jacques, les Dominicains décident d’installer le noviciat de leur ordre dans le faubourg Saint-Germain en 1631. Une première chapelle est construite à cette époque. A partir de 1682, une nouvelle église est bâtie sur les plans de l’architecte Pierre Bullet. Contrairement à l’usage, elle ne comporte pas de chapelles latérales; de simples autels rythment les bas-côtés. Les piliers de la nef sont décorés de pilastres corinthiens et de guirlandes de fleurs. La croisée du transept est couverte par une coupole sans tambour ornée plus tardivement de peintures de Merry-Joseph Blondel (1781-1853).
L’ancien chœur des moines
Dans l’axe du chœur, une grande arcade ornée d’une gloire mène à une vaste salle de plan rectangulaire : il s’agit de l’ancien chœur réservé aux moines. La fausse voûte représente La Transfiguration, exécutée par le peintre François Lemoyne en 1724.
Le noviciat des dominicains
Entre 1682 et 1740, le noviciat des dominicains est bâti à côté de l’église. Autour du cloître, les bâtiments abritent au rez-de-chaussée le réfectoire, les cuisines, la salle capitulaire, la pharmacie, l’infirmerie. L’étage est occupé par une grande bibliothèque et les cellules des moines.
Une façade achevée tardivement
La façade de la chapelle est exécutée tardivement, 1769-1770, selon les dessins du frère Claude Navan. Elle est très proche de celle réalisée par Jean-Sylvain Cartaud à la même époque pour la basilique Notre-Dame des Victoires. Au premier niveau de la façade, des colonnes doriques soutiennent l’entablement décoré d’une frise de triglyphes et de métopes. Au second niveau, des colonnes ioniques soutiennent le fronton triangulaire qui coiffe la façade. Dans ce fronton, une sculpture de François-Charles Butteux datée de 1769 représente la religion appuyée sur la vérité et faisant face aux tables de la loi. Des ailerons concaves surmontés de petites pyramides complètent la composition de ce niveau. Les bas-reliefs présents au-dessus des portes d’entrée sont des ajouts du XIXe siècle.
L’armée puis les Sciences Politiques
Sous la Révolution, les congrégations et les ordres sont supprimés. Le couvent des Dominicains devient une manufacture d’armes, puis un musée de l’artillerie (transféré depuis au musée des Armées situé dans l’hôpital des Invalides). En 1802, l’église est transformée en paroisse; elle est dédiée à Saint-Thomas d’Aquin. Longtemps occupés par la Direction du personnel de l’Armée de Terre, les bâtiments de l’ancien noviciat abritent depuis 2022 le nouveau Campus de Sciences Po.
Pour l’architecte Pierre Bullet, voir également l’hôtel de Brancas, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, la porte Saint-Martin, l’hôtel de Magny, l’hôtel Tallard, l’hôtel d’Evreux, le château de Champs-sur-Marne.
Sources :
Colin-Bertin (Françoise), Guide du promeneur 7e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : Place Saint-Thomas d’Aquin
Métro : Rue du Bac
Arrondissement : 7e
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