Musée d’Art
et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
Une architecture en trompe-l’œil
Le grand architecte Pierre Le Muet (1591-1669) dessine les plans de cette somptueuse demeure commandée par Claude de Mesmes, comte d’Avaux. L’hôtel est bâti de 1644 à 1650 à la place d’une demeure familiale plus modeste. Construit en fond de cour, l’hôtel communique avec une aile droite. Dans un but de symétrie, l’aile gauche, absente du projet, est simulée par un mur renard avec de fausses fenêtres.
L’une des premières salles à manger
Au rez-de-chaussée de l’aile droite sont regroupées la cuisine, la salle du commun et la salle à manger : c’est l’une des toutes premières existant à Paris. Un passage mène à la traditionnelle basse-cour où s’organisent écuries et remises. Les façades sont toutes identiques sur les quatre côtés de la cour; elles sont sobrement animées par des pilastres corinthiens colossaux. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont ménagées dans des arcades feintes en plein cintre. La porte d’entrée est surmontée d’un tympan sculpté : des amours y tiennent les monogrammes de Paul de Beauvillier et de son épouse Henriette-Louise Colbert. Au-dessus de la corniche, le fronton sculpté représente les armes de la famille d’Avaux.
En 1688, l’hôtel est acquis par Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, qui lui laisse son nom. En 1691, l’architecte Jacques Le Pas du Buisson aménage l’escalier d’honneur (détruit puis reconstitué) et des appartements dans l’ancienne galerie à l’étage. La façade est agrandie sur le jardin dessiné par André Le Nôtre.
Le musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Siège de la 7e municipalité de Paris à partir de 1795, l’hôtel est voué à partir du XIXe siècle au commerce et à la petite industrie comme beaucoup d’hôtels particuliers du Marais. Pendant les grandes rafles qui ont lieu durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux habitants juifs de cet hôtel sont déportés et sont exterminés dans les camps de concentration. Racheté en 1962 par la Ville de Paris, l’hôtel de Saint-Aignan est restauré sous la direction de Jean-Pierre Jouve, architecte en chef des Monuments historiques. Depuis 1998, ce lieu chargé d’histoire abrite le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.
Deux mille ans de vie des communautés juives en France
Le musée a notamment pour objet de présenter les deux mille ans de vie des communautés juives de France et de les situer dans l’histoire générale du judaïsme. Il accueille de prestigieuses collections permanentes et des expositions temporaires. La façade arrière de l’hôtel de Saint-Aignan est visible depuis le jardin Anne Frank (situé au fond de l’impasse Berthaud) : c’est l’ancien jardin de l’hôtel.
L’histoire de l’hôtel de Saint-Aignan est commentée au cours de la visite guidée du Marais.
Horaires d’ouverture : ouvert du mardi au vendredi de 11 h à 18h, nocturne le mercredi jusqu’à 21h, samedi et dimanche de 10h à 19h.
Pour l’architecte Pierre Le Muet, voir également l’église Notre-Dame des Victoires, l’hôtel de Laigue, l’abbaye du Val-de-Grâce, la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel de Comans, l’hôtel Colbert de Torcy, l’hôtel de Nevers.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Adresse : 71 rue du Temple
Métro : Rambuteau ou Hôtel de Ville
Arrondissement : 3e
Téléphone : 01.53.01.86.60