Les maisons Rogron

Les maisons Rogron

Un avocat doué pour l’immobilier

En 1840, Joseph-André Rogron (1793-1871), avocat à la cour de Cassation, fait édifier sur cette parcelle un immeuble de cinq étages avec un plan en U. Précédé d’un jardin, l’édifice donne à l’arrière sur un second jardin en cœur d’îlot. En 1848, Rogron confie à l’architecte Alphonse Blot un projet plus important : la parcelle va constituer un véritable lotissement destiné à la location.

Les maisons Rogron : le premier immeuble construit par Joseph-André Rogron

Un square à l’anglaise

L’architecte a réalisé un ensemble d’immeubles d’une grande homogénéité et d’une grande qualité architecturale. L’ originalité du projet réside dans la présence d’un grand jardin entouré d’arbres. Placé au centre, le jardin ressemble à square à l’anglaise, comme le square d’Orléans dans le quartier de la Nouvelle-Athènes. Mais à la différence des squares londoniens donnants sur l’espace public, le jardin fait ici partie du lotissement. Il est fermé par une grille sur rue.

Les maisons Rogron

Un ensemble architectural de grande qualité

Le lotissement comprend trois corps de bâtiment entourant le jardin central. Celui du fond est celui construit dans un premier temps en 1840 ; il est prolongé au nord par un nouvel immeuble. Deux autres immeubles indépendants sont ajoutés au nord et au sud du jardin central. Traités avec élégance, les trois bâtiments présentent une grande homogénéité architecturale. Le rez-de-chaussée et l’entresol sont appareillés à refends et réunis par des colonnes doriques semi-engagées ; elles sont placées au milieu et aux extrémités des façades. Au rez-de-chaussée, les baies sont en plein cintre, rectangulaires aux autres niveaux. Au-dessus, chaque bâtiment compte cinq étages présentant une grande sobriété : chainage de refends aux angles, bandeaux entourant les fenêtres, corniches au-dessus des baies du 1er étage. Placé en retrait sur la façade, le dernier étage est doté de balcons filants s’appuyant sur une corniche sur consoles. A la place de l’habituel immeuble sur rue, l’architecte a substitué des boutiques élevées d’un seul niveau ouvrant ainsi la perspective vers le jardin central. Les immeubles nord et sud se prolongent par un pavillon sur rue.

Les maisons Rogron

Un refuge pour Honoré de Balzac

Laure Balzac, la sœur préférée d’Honoré de Balzac, habita la cité des Martyrs avec son mari, Eugène Midy de La Greneraye. Constamment poursuivi par ses créanciers, Balzac se réfugia souvent chez sa sœur pour leur échapper. A consulter également à propos de Balzac : la maison de Balzac et la rue Berton.

Les maisons Rogron

Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Protections patrimoniales 9e arrondissement, PLU de la ville de Paris.

Adresse : 41-47 rue des Martyrs

Métro : Pigalle

Arrondissement : 9e

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