L’opéra Comique
La salle Favart
L’origine de l’Opéra Comique
Par opposition au répertoire de la Comédie-Française, celui de l’Opéra Comique est constitué de pantomimes et parodies d’opéra. En 1714, Louis XIV autorise des troupes à produire ce genre théâtral. Ne disposant pas d’une salle fixe, l’Opéra-Comique est régulièrement fermé car il fait de l’ombre aux autres théâtres parisiens. En 1762, il fusionne avec la Comédie Italienne et s’installe en 1762 à l’hôtel de Bourgogne (voir la Tour de Jean sans Peur). En 1779, un arrêté interdit les comédies en italien; la Comédie Italienne prend dès lors le nom d’Opéra-Comique.
Un théâtre qui brûle plusieurs fois
Endetté par une vie trop fastueuse, le duc de Choiseul fait lotir en 1780 son hôtel particulier situé rue de Richelieu (voir le lotissement de l’hôtel de Choiseul). Sur la place des Italiens (actuelle place Boieldieu), l’architecte Jean-François Heurtier bâtit la première salle de l’Opéra-Comique, baptisée salle Favart. Son inauguration a lieu le 28 avril 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette. En 1838, la salle disparaît dans un incendie causé par le système de chauffage. Elle est reconstruite à partir de 1840 par l’architecte Théodore Charpentier. Le XIXe siècle va signer son « siècle de gloire » avec les œuvres de Georges Bizet, Jules Massenet, Félicien David et bien d’autres compositeurs. Mais en 1887, un nouvel incendie ravage le théâtre pour la deuxième fois.
L’actuelle salle Favart
De 1894 à 1898, l’architecte Louis Bernier édifie la troisième et actuelle salle Favart dans le style architectural en vogue à cette époque, l’éclectisme. Sur la place Boieldieu, la façade présente un avant-corps central richement décoré. A l’étage, un grand balcon précède les trois baies encadrées de colonnes corinthiennes doubles. Au-dessus, six cariatides soutiennent la corniche. Dans les niches latérales, deux statues représentent la Musique par Denys Puech et la Poésie par Ernest Guilbert.
D’éblouissants décors intérieurs
A l’intérieur, la salle de spectacle, d’une capacité de 1.500 places, est décorée à outrance dans le style pompier. Dix cariatides de Jules Coutan sont placées sous les secondes loges tandis que des mascarons, guirlandes, boucliers complètent le décor. Au plafond, « La Gloire regardant passer les fictions lyriques » est l’œuvre du peintre Jean-Jacques Benjamin-Constant. Récemment restauré, le grand foyer est éblouissant : stucs travaillés, marbres de Sarrancolin, lustres de la maison Christofle en bronze doré, lambris en acajou. Sur les murs, le peintre Albert Maignan a décliné en 1898 quelques grandes scènes d’opéras-comiques fameux. Le grand foyer peut se privatiser pour organiser des événements.
Pour l’architecte Théodore Charpentier, voir également le village d’Orléans, le hameau Boileau, la villa Montmorency, l’hôtel Dosne-Thiers, la galerie de la Madeleine, le théâtre des Bouffes-Parisiens, le hameau de Boulainvilliers.
Sources :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Opéra Comique
Adresse : place Boieldieu
Métro : Richelieu-Drouot
Arrondissement : 2e
Téléphone :