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du 9e arrondissement
L’hôtel d’Augny

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L’hôtel d’Augny

L’hôtel d’Augny : la façade sur cour

L’hôtel particulier d’un fermier-général

Entre 1746 et 1748, le fermier-général Alexandre d’Augny achète un terrain rue Neuve Grange-Batelière (actuelle rue Drouot). Il charge l’architecte Charles-Etienne Briseux de lui construire un hôtel particulier. Cette demeure est destinée à accueillir la future épouse du fermier-général, Melle de Beauménard, dite « Gogo », comédienne à la Comédie Française. Celle-ci n’a d’ailleurs pas très bonne réputation puisqu’on dit d’elle « mauvaise et très mauvaise actrice, de laquelle il n’y a rien à attendre pour le théâtre et dont les amants ont tout à craindre à tous égards » (journal de Collé, 1750). D’ailleurs d’Augny s’en lassera et épousera une autre actrice.

L’hôtel d’Augny : le vestibule

Des toiles peintes de Boucher, Le Lorrain et Pierre

L’hôtel se présente alors comme une sobre demeure en pierre de taille entre cour et jardin. Côté cour, un avant-corps central à pans coupés anime la façade. Il est surmonté d’un dôme terminé par un vase de plomb. Côté jardin, un perron de six marche donne accès au jardin. A l’intérieur, un vestibule ouvre sur le grand escalier. Les salons sont décorés de cheminées et de toiles peintes de François Boucher, Louis-Joseph Le Lorrain et Jean-Baptiste Pierre. Pendant la Révolution, d’Augny s’enferme chez lui; il sera  l’un des rares fermiers-généraux (très impopulaires) à ne pas être guillotiné. A sa mort en 1798, l’un de ses cousin hérite de sa demeure et le met en location. Après la Terreur, l’hôtel sert de cadre au Club des Etrangers. On vient y jouer masqué, par soucis d’anonymat et de grandes fortunes s’y défont. En 1806, la demeure est vendue à la société Robillard & Cie, une importante manufacture de tabac.

L’hôtel d’Augny : la façade sur le jardin

L’hôtel du banquier Aguado

En 1813, l’hôtel est acquis par Jean Bernard, fermier général des jeux, qui y maintient l’activité de jeux jusqu’en 1829. Cette année-là, un banquier portugais Alexandre Aguado, marquis de Las Marismas del Fuadalquivir, en fait l’acquisition. Aguado fait remplacer l’escalier d’origine par l’escalier actuel. L’ensemble du décor intérieur (cheminées, parquets, plafond) est refait dans le style Restauration. Après le décès du banquier en 1842, l’hôtel est acheté en 1844 par la Compagnie d’assurances générales sur la vie des hommes. Le fond du jardin est acquis par la « société du passage Jouffroy » qui y édifie le passage Jouffroy, reliant le boulevard Montmartre à la rue de la Grange Batelière.

L’hôtel d’Augny : salon donnant sur le jardin

Une mairie d’arrondissement

En 1848, l’hôtel Aguado est racheté par la ville de Paris. La mairie du 2e arrondissement (à l’époque) s’y installe en 1850, devenant en 1860 la mairie du 9e arrondissement. La construction de deux ailes en retour sur la cour, en remplacement des anciennes écuries, est confiée à l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe. L’aile droite est achevée en 1885, l’aile gauche en 1890. En 1972, la mairie s’agrandit en faisant l’acquisition de l’ancien cinéma Astor voisin : la salle Rossini occupe désormais l’ancienne salle du cinéma. C’est aujourd’hui une salle de spectacle qui peut se privatiser pour des événements. Entre 1972 et 1985, la mairie a été rénovée par l’architecte Jean-Jacques Fernier.

L’hôtel d’Augny : un salon

Pour l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe, voir également la grande synagogue de la rue de la Victoire, l’hôtel de Marigny, l’hôtel Dosne-Thiersl’hôtel Saint-James.

Pour l’architecte Jean-Jacques Fernier, voir également l’hôtel Drouot.

L’hôtel d’Augny : l’aile sur la gauche ajoutée en 1890

Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
Mairie du 9e arrondissement

L’hôtel d’Augny : un salon

Adresse : 6 rue Drouot

Métro : Richelieu-Drouot

Arrondissement : 9e

Téléphone : 01 71 37 76 76