Centre des Monuments Nationaux
L’hôtel de Sully
Le duc de Sully
Le contrôleur des finances Mesme-Gallet est à l’origine de la construction de cet hôtel particulier en 1625. Ruiné dès 1627, le financier le vend inachevé à Jean Habert. Peu après, Roland de Neufbourg, nouvel acquéreur, termine les travaux. En 1634, Maximilien de Béthune, duc de Sully, ancien surintendant des Finances du roi Henri IV, achète la demeure et y passe les six dernières années de son existence. En 1651, son petit-fils Maximilien de Béthune fait aménager dans l’aile ouest pour son épouse, Charlotte Séguier : il comprend antichambre, chambre à alcôve, oratoire et cabinet.
Le Centre des Monuments Nationaux (CMN)
Les descendants Sully conservent l’hôtel jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Très dégradé au XIXe siècle, l’édifice est racheté par l’Etat en 1944 puis restauré pas à pas. A partir de 1967, l’hôtel de Sully abrite la Caisse nationale des Monuments Historiques et des sites. Depuis 2000, cette institution a été remplacée par le Centre des Monuments Nationaux (CMN). Le CMN a pour mission la mise en valeur du patrimoine qui lui est confié et l’ouverture au public. Depuis 2007 il est en charge d’une nouvelle mission de conservation, restauration et entretien des monuments qu’il gère.
Un abondant décor sculpté
L’hôtel de Sully est l’une des plus somptueuses demeures construites à Paris sous le règne de Louis XIII. Il est généralement attribué à l’architecte Jean Androuet du Cerceau. Le décor abondant de ses façades est éblouissant et peu courant à cette époque : cela s’explique par le fait que l’hôtel se rattache encore au style de la Renaissance. Vingt ans plus tard, à l’avènement du roi Louis XIV, le triomphe du classicisme rejettera cette profusion d’ornements.
Un hôtel particulier entre cour et jardin
L’hôtel se présente entre cour et jardin selon la tradition parisienne. Il est précédé sur la rue de deux pavillons encadrant un petit corps d’entrée à terrasse comme à l’hôtel de Mayenne. Dans la cour, les deux ailes latérales ont la même élévation que le logis. Côté jardin, une seule aile perpendiculaire a été ajoutée vers 1659-1660. Au fond du jardin, la magnifique orangerie est percée d’arcades et encadrée de pavillons. Juste à côté, un petit passage secret permet d’accéder directement à la place des Vosges.
L’histoire de l’hôtel de Sully est commentée au cours de la visite guidée du Marais.
Pour l’architecte Jean Androuet du Cerceau, voir également l’hôtel de Bretonvilliers.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Gady (Alexandre), Les hôtels particuliers de Paris, Paris, Parigramme, 2008.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 62 rue Saint-Antoine
Métro : Saint-Paul
Arrondissement : 4e
Téléphone : 62 rue Saint-Antoine