Le château de Madrid
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Le projet de François 1er

Projet porté par le roi François 1er, la construction du château du bois de Boulogne, dit « château de Madrid », est confiée aux maître maçon Pierre Gadier et Gatien François ainsi qu’ au fameux faïencier florentin Gérôme Della Robbia. On ignore le nom de l’architecte qui en dessine les plans. Commencés en 1527, les travaux sont achevés par le grand architecte Philibert Delorme à partir de 1548. Les relevés et dessins de Jacques Androuet du Cerceau nous documentent sur ce magnifique palais aujourd’hui disparu.

Le château de Madrid

Le château de Madrid

Un nom bien mystérieux

L’origine du sobriquet « château de Madrid » est connue depuis peu. Il s’agit d’une analogie avec la Casa de campo, une maison de campagne située à Madrid, présentant un parti architectural similaire. L’édifice est constitué d’ un corps de logis encadré de gros pavillons cubiques.

Renaissance italienne et architecture médiévale française

La disposition en H de la partie centrale est d’inspiration italienne. Les tours cantonnant les pavillons et les galeries extérieures sont d’inspiration française tout comme la distribution intérieure. En France, cette formule architecturale a déjà été inaugurée dans le Val-de-Loire aux châteaux de Chenonceau et de Chambord. L’architecture mouvementée du palais est encore plus saisissante par le riche décor de terres cuites émaillées en haut-reliefs due à l’artiste Della Robbia : ce somptueux décor recouvre la presque totalité des façades. Ainsi, on retrouve dans cette demeure un mélange de tradition médiévale française et de modernité de la Renaissance italienne.

Un palais assez vite abandonné

Achevé sous le règne du roi Henri II vers 1552, le château de Madrid sert de résidence à la reine Catherine de Médicis, puis à son fils, le roi Charles IX. Henri IV le délaisse et fait planter une magnanerie dans le jardin pour y fabriquer des bas de soie. En 1716, le palais est mis à disposition de Fleuriau d’Armenonville, capitaine des chasses du bois de Boulogne. Sans entretien ni travaux pendant un siècle et demi, le château est quasiment ruiné à la veille de la Révolution. Le roi Louis XVI cherche à s’en débarrasser en vain. Le bâtiment est vendu à des démolisseurs en 1792. Les deux seuls vestiges de ce somptueux château sont un chapiteau de pierre exposé au château d’Ecouen (musée de la Renaissance) et des fragments de décor en céramique émaillée conservés au musée Carnavalet.

Sources :
Guide du patrimoine Ile-de-France, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1992.
Crosnier Leconte (Marie-Laure), Guide du promeneur 16e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.

Adresse : Porte de Madrid

Métro : Porte Dauphine

Arrondissement : 16e

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