La reconversion
de l’usine Panhard et Levassor
Panhard et Levassor, deux pionniers de l’automobile
René Panhard est le premier à s’intéresser à la production de moteur à gaz, associé en 1867 à Jules Perrin. En 1875, Panhard s’associe à un ingénier centralien comme lui, Émile Levassor. En janvier 1891, une automobile conçue par eux réussit un trajet de Paris jusqu’à Versailles puis jusqu’à Etretat.
La même année ouvre la société de création automobile Panhard et Levassor. Ses usines de fabrication sont installées sur plus de 12 hectares, au 16 avenue d’Ivry, à proximité de la porte d’Ivry.
Au tournant du siècle, la marque s’illustre en remportant plusieurs courses automobiles, dont le Paris-Bordeaux-Paris en 1895. La marque se concentre ensuite sur la production de camions et de voitures de luxe. L’architecte Louis Bonnier dessine des modèles très aérodynamiques qui feront le succès de la marque.
Après la Seconde Guerre mondiale, Panhard et Levassor suit l’évolution de la société et se lance dans la production de masse avec des modèles plus légers et abordables comme la Dyna, la PL 17 ou la célèbre Relmax.
Le rachat de la marque par Citroën
Manquant de moyens financiers, Panhard et Levassor est absorbée en 1967 par Citroën. Très vite, elle ne produit plus que des 2 CV fourgonnette et des véhicules militaires. La fabrication dans l’usine de la porte d’Ivry s’arrête à cette époque.
La reconversion des anciennes usines
La plupart des bâtiments sont démolis à partir de 1967. Seule subsiste une petite partie, occupant la parcelle située entre l’avenue d’Ivry, la rue Nationale et la rue Regnault. Ce sont des volumes en brique et meulière dotés d’une structure métallique. En 2007, GDG Investissements fait l’acquisition de l’îlot. Le groupe confie à l’agence d’architecture AREP la reconversion des bâtiments. En 2013, la restructuration complète est achevée, portant désormais la surface de bureaux et de locaux à 24.000 m2.
Redonner de la verticalité au projet
Les architectes du projet ont souhaité redonner de la verticalité à cette usine à la fois monumentale et horizontale pour mieux affirmer sa présence à côté des tours voisines du Chinatown parisien. Le bâtiment est agrandi à ses extrémités pour former un bâtiment-ilôt en triangle. La brique – un matériau contemporain – a été utilisée pour s’harmoniser avec le bâti existant.
Sur la toiture, deux grands « containers » aux formes industrielles ont été ajoutés. Ils sont habillés d’une double peau semi-transparente en verre et métal perforé, de couleur cuivrée. Ils font ainsi écho aux tuiles des toits à shed utilisés dans l’architecture industrielle.
La lumière, une composante essentielle du projet
La structure métallique poteaux-poutres a été conservée. Au milieu du bâtiment, un immense atrium central a été créé pour apporter de la lumière. Tout autour, des espaces de travail s’organisent sur 4 niveaux. La lumière est également une composante importante du projet : elle inonde les bureaux grâce aux grandes baies vitrées des façades et des verrières zénithales.
L’ilôt Panhard abrite aujourd’hui 22.000 m2 de bureaux, dont ceux de l’agence AREP, mais également une crèche et un centre d’accueil pour les sans-abris. Clin d’œil au passé industriel, une Dyna X trône au beau milieu du bâtiment.
Rappelons enfin que la présence du quartier chinois n’est pas tout à fait étrangère à l’histoire de cette usine : après la 1ère Guerre mondiale, de nombreux chinois sont venus travailler à Paris comme ouvrier de l’usine Panhard et Levassor.
Sources :
Langlois (Gilles-Antoine), Guide du promeneur 13e arrondissement, Parigramme, Paris, 1996.
Batiactu
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Le bâtiment vu de la rue Nationale
Adresse : 19 avenue d’Ivry, rue Regnault, rue Nationale
Métro : Porte d’Ivry
Arrondissement : 13e
Téléphone :