L’hôtel d’Alméras

L’hôtel d’Alméras : la façade sur cour ©Paris Marais Sotheby’s International Realty

L’architecte Louis Métezeau

Ce superbe hôtel particulier est la seule œuvre documentée de Louis Métezeau (1560-1615), architecte du roi Henri IV. En 1611, Pierre d’Alméras, conseiller et secrétaire du roi, achète une parcelle assez étroite dont l’architecte va réussir à tirer parti. Le corps de logis, construit dans le style brique et pierre, est placé entre cour et jardin. Côté cour, il est flanqué de deux pavillons de largeur différente. Le pavillon de gauche se prolonge par une aile vers le bâtiment sur rue. Néanmoins, l’effet de symétrie est conservé puisque la partie saillante du pavillon de gauche équivaut à celle du pavillon de droite. L’élégance de cet hôtel tient beaucoup aux animations des façades : des tables de pierre moulurées égayent les maçonneries de brique entre les travées. Les parties hautes au niveau de la toiture sont particulièrement bien traitées : deux lucarnes cintrées sont groupées et encadrent une niche accueillant un buste du roi Henri IV.

L’hôtel d’Alméras : le vestibule et l’escalier d’honneur
©Paris Marais Sotheby’s International Realty

Un remarquable escalier d’honneur

A l’intérieur, les décors ont pratiquement tous disparu à l’exception de quelques boiseries Louis XV. Aménagé après 1655 par le nouvel acquéreur, Louis Bertauld, receveur des Consignations de la cour des Aides, l’escalier d’honneur conserve une rampe d’appui d’une grande originalité : elle est scandée d’arcades d’ovales et de pilastres ioniques stylisés. Précédé d’un vestibule, ce remarquable escalier à vide central se déploie dans un ample volume.

L’hôtel d’Alméras : le portail maniériste

Un exceptionnel portail maniériste

Le morceau de bravoure de l’hôtel d’Alméras est son étonnant portail maniériste; il indique le statut social élevé de son propriétaire. Sa composition est éblouissante : le portail cintré est agrémenté de claveaux de pierre en escalier. Il est surmonté d’un fronton cintré coupé par une niche à tabernacle. Ce fronton est soutenu par des consoles de pierre décorées de têtes de béliers et de guirlandes de fleurs. Les élégants vantaux de la porte datent de la Régence. On y reconnaît le monogramme RL, en fer forgé, de Robert Langlois de la Fortelle, alors propriétaire.

Un hôtel particulier livré au commerce

En 1699, Pierre Langlois de la Fortelle, président à la Chambre des Comptes, l’acquisition de cette demeure; sa famille le conserve jusqu’en 1770. Au XIXe siècle, comme beaucoup d’hôtels du Marais, l’hôtel d’Alméras est occupé par des artisans : d’abord une tannerie puis la célèbre lustrerie Baguès. Restauré en 1983, l’hôtel d’Alméras est divisé en appartements. Privé, il ne se visite pas.

Pour l’architecte Louis Métezeau, voir également la place des Vosges, le palais du Louvre.

Sources :
Chadych (Danielle ), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Service de l’Inventaire général du Patrimoine Culturel de la Région Île-de-France