Le siège du groupe Dassault
L’hôtel Le Hon

La comtesse Le Hon, maîtresse du futur duc de Morny

En 1840, Charles Demorny (1811-1865), futur du duc de Morny, fait bâtir un somptueux hôtel particulier au rond-point des Champs-Elysées. Il est le fils naturel de la reine Hortense de Beauharnais et du comte de Flahaut. Napoléon III, son demi-frère, le fera duc de Morny. Construit par  les architectes Louis Moreau et Vicor Lemaire, l’hôtel est destiné à la maîtresse de Morny, la comtesse Le Hon tandis que Morny habite un petit hôtel mitoyen au n°15. Née Fanny Mosselman (1808-1880), la comtesse Le Hon est la fille d’un riche banquier belge, François-Dominique Mosselmann. C’est l’une des femmes les plus en vue et les plus courtisée de son époque. Son mari, le comte Charles Le Hon (1792-1868), est devenu en 1831 le premier ambassadeur du tout nouveau royaume de Belgique à Paris. Par sa fortune et ses relations, la comtesse Le Hon financera l’ascension politique de Morny. En 1874, l’hôtel Le Hon est acquis par Félicie Durand, veuve de M. Sabatier d’Espeyran. Il est remanié voire reconstruit par l’architecte Henri Parent. La nouvelle propriétaire fera construire en 1888 un second hôtel situé juste à côté, l’hôtel Sabatier d’Espeyran.

L’hôtel Le Hon

L’avionneur Marcel Dassault

En 1952, l’industriel de l’aviation Marcel Dassault rachète l’hôtel Le Hon. En 1962, il fait doubler en longueur la façade de l’hôtel côté avenue des Champs-Elysées, démolissant le petit hôtel du duc de Morny et l’immeuble voisin. Cet hôtel a longtemps abrité le journal Jour de France, propriété de l’industriel. Le siège du groupe Dassault est toujours installé à cette adresse prestigieuse. A l’intérieur, le rez-de-chaussée est occupé par des salons de réception. L’un d’eux est directement inspiré des appartements de la princesse de Soubise, chef d’œuvre du style rocaille situé dans l’hôtel de Soubise dans le Marais. Le grand escalier est décoré de scènes de chasse peintes par Alfred de Dreux.

Source :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.