La confrérie des Orfèvres
La chapelle Saint-Eloi
En 1355, la confrérie Saint-Eloi ou confrérie des Orfèvres est autorisée par le roi Jean II à célébrer le culte dans la chapelle Saint-Eloi. Cette chapelle est établie dans l’actuelle rue des Orfèvres et dotée d’un hôpital accueillant les pauvres de la corporation. Au milieu du XVIe siècle, la chapelle est reconstruite. Les plans ont longtemps été attribués au grand architecte Philibert De l’Orme (1510-1570). Aujourd’hui, ils sont attribués à Jean Marchant et François de La Flache, tailleurs de pierre et collaborateurs de De l’Orme. A l’intérieur, l’autel est réalisé par le sculpteur Germain Pilon.
La seconde Renaissance française
Les vitraux sont l’œuvre du maître-verrier Jacques Aubry d’après des cartons de Jean Cousin l’Ancien. Désaffectée à la Révolution, la chapelle est plusieurs fois transformée et accueille à la fin du XIXe siècle un établissement scolaire. Seuls la façade et quelques éléments intérieurs (des parties du chœur de la chapelle, un départ de voûte et un mascaron) nous sont parvenus. Par ses détails maniéristes, la façade est caractéristique de la seconde Renaissance française. On observe d’élégants pilastres toscans au 1er et 2e niveaux, des niches au 3e niveau. A l’origine, la façade est coiffée par un fronton triangulaire (disparu).
La maison syndicale de la confrérie
A côté de la chapelle, l’architecte Jean-Sylvain Cartaud réalise entre 1740 et 1746 la vaste maison syndicale de la confrérie : ses façades donnent sur la rue des Orfèvres, la rue Jean Lantier et la rue des Lavandières sainte-Opportune. La façade d’entrée se situe rue des Orfèvres : la grande baie cintrée correspond à l’ancienne entrée de la maison. Les étages supérieurs sont animés par des bandeaux horizontaux et des mascarons aux clés de baies. Sur la rue Jean Lantier, les ouvertures ménagées dans les grandes arcades de la façade correspondent aux anciennes boutiques de la corporation. A l’origine, les étages sont occupés par des bureaux et des laboratoires, les combles par des logements pour des pauvres et des vieillards de la corporation. A l’angle de la rue Jean Lantier et de la rue des Lavandières-Sainte-Opportune, l’écusson de la corporation est mutilé.
Pour l’architecte Philibert De l’Orme, voir également le palais des Tuileries.
Pour l’architecte Jean-Sylvain Cartaud, voir également le couvent de la Madeleine de Traisnel, le pavillon d’Orléans, l’hôtel de Boisgelin, l’église Notre-Dame des Victoires, l’église des Blancs-Manteaux, le lotissement de l’hôtel de Choiseul.
Sources :
Godoÿ (Philippe), Guide du promeneur 1er arrondissement, Paris, Parigramme, 1999.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Commission du Vieux Paris, Délégation permanente du 7 octobre 2010, compte-rendu.
Adresse : 8 et 10 rue des Orfèvres, rue Jean Lantier, rue des Lavandières Sainte-Opportune
Métro : Châtelet
Arrondissement : 1er
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