Musée des Gobelins
Manufacture des Gobelins
Au XVe siècle, Jehan Gobelin, originaire de Reims, installe un atelier de teinture dans le faubourg Saint-Marcel. Ses descendants acquièrent des terrains près de la rivière Bièvre et y bâtissent de vastes ateliers. Experts dans l’art de la teinture des laines en écarlate de Venise puis de cochenille, la famille Gobelin est si réputée que le quartier prend son nom. En 1607, Henry IV fait venir deux tapissiers flamands Marc de Comans et François de La Planche pour développer l’activité et limiter l’achat à l’étranger de tapisseries et de tapis.
En 1662, Colbert, ministre de Louis XIV, rachète la propriété des Gobelins au nom de la Couronne et installe lissiers, peintres, orfèvres, fondeurs, graveurs et ébénistes dans son enclos. La manufacture Royale de tapisserie des Gobelins est née avec à sa tête un directeur illustre, Charles Le Brun, 1er peintre du roi. Elle joue tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles un rôle majeur dans le domaine des arts décoratifs. Les tapisseries sont tissées d’après les cartons des plus grands peintres : Le Brun, Mignard, Poussin, Raphaël, Romano, van Orley, de Leyde.
Au XVIIIe siècle plusieurs directeurs, architectes de formation, se succèdent à la tête de la manufacture Royale de tapisserie des Gobelins : Robert de Cotte, Jules-Robert de Cotte, Jean-Charles Gasnier d’Isle et Jacques-Germain Soufflot. Les plus célèbres tentures sont issues de cartons de Coypel, de Troy, Boucher. Depuis 1937, la manufacture des Gobelins est rattachée au Mobilier national. Elle continue à tisser des tapisseries pour décorer les édifices publics en faisant appel aux plus grands artistes contemporains : Gérard Garouste, Louise Bourgeois, Pierre Alechinsky, Matali Crasset, Jean-Michel Othoniel, etc.
Remontant en partie au XVIIe siècle, plusieurs bâtiments de l’ancienne manufacture royale subsistent encore : le logement de Charles Le Brun, l’atelier de haute lisse du tapissier Jean Jans, l’ancienne chapelle Saint-Louis édifiée en 1721 (transformée en salle d’exposition), l’atelier de teinture occupé par le chimiste Eugène Chevreuil. En 1914, la galerie des Gobelins est construite en brique et pierre par l’architecte Jean-Camille Formigé. Sur sa façade, huit médaillons rendent hommage aux différents métiers et étapes du tissage. La galerie des Gobelins abrite le musée des Gobelins. Rappelons enfin que la Bièvre, rivière qui coulait le long de la manufacture et jouait un rôle essentiel dans son activité, est aujourd’hui enfouie sous la rue Berbier-du-Mets.
Horaires d’ouverture : ouvert tous les jours sauf le lundi, de 11 h à 18h. Fermé le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai.
Pour l’architecte Jean-Camille Formigé, voir également les serres d’Auteuil, le pont de Bir-Hakeim.
Sources :
Langlois (Gilles-Antoine), Guide du promeneur 13e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Mobilier National
Adresse : 42 avenue des Gobelins
Métro : Gobelins
Arrondissement : 13e
Téléphone : 01 44 08 53 49