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du 8e arrondissement
L’ hôtel Cail

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L’ hôtel Cail

L’hôtel Cail – La mairie du 8e arrondissement

Un destin hors du commun

Le destin de Jean-François Cail (1804-1871) est tout à fait exceptionnel. Issu d’une famille très modeste du Poitou-Charentes, cet ouvrier va devenir l’un des industriels français les plus puissants de son siècle. Monté à Paris, il intègre en 1824 l’entreprise Derosne, fabricant d’appareils distillatoires. Vite repéré par ses talents, il devient l’inventeur de machines pour le traitement de la canne à sucre. En 1836, la société prend le nom de Derosne et Cail. A partir de 1844, la maison Cail produit des locomotives; elle est également active dans la construction métallique. Sa plus célèbre locomotive est le Crampton qui roule à l’époque à la vitesse de 120 km/h. Le pont de la place de l’Europe à Paris et t le viaduc des Fades en Auvergne sont également des ouvrages réalisés par la maison Cail.

L’ hôtel Cail - Un salon

L’ hôtel Cail – Un salon

Une fastueuse demeure

En 1861, l’ancien quartier de Petite Pologne est encore un véritable bidonville. Haussmann y inaugure le boulevard Malesherbes. Jean-François Cail se rend alors acquéreur d’un énorme bloc délimité par le boulevard Malesherbes, la rue de Lisbonne et la rue du général Foy. De 1865 à 1867, l’architecte Albert Labouret élève pour lui un hôtel éclectique – mélange de styles Renaissance et classique – qui va devenir l’un des plus beaux de l’époque Napoléon III. L’hôtel est placé en retrait sur le boulevard Malesherbes. Il se compose d’un corps central encadré de courtes ailes. Son langage décoratif est classique : grandes baies surmontées de frontons courbes, pilastres composites. L’hôtel est accessible par une porte cochère : un somptueux vestibule à colonnes cannelées et à voûte d’ogives conduit à l’entrée de la demeure.

L’hôtel Cail : la cage d’escalier

Un luxe démesuré

A l’intérieur de l’hôtel, la plupart des décors ont été préservés. La cage d’escalier mène à l’étage de réception, le premier étage. Elle est ornée de profils en médaillon d’Hermès et de Cérès et rythmée par des colonnes et des pilastres. La rampe d’escalier en bronze et acier est fabriquée par les ateliers Cail et porte le monogramme de Jean-François Cail. A l’étage, les salons se succèdent : la salle à manger de style Louis XIII (devenue antichambre de la salle des mariages) avec sa cheminée sculptée et ses scènes de chasse peintes par Max Claude ; un salon habillé de boiseries dans le style Louis XV avec des dessus de porte et des plafonds peints sur le thème des vertus du bon industriel et de l’Europe.

L’hôtel Cail : le vestibule

En 1926, les descendants Cail vendent l’hôtel à la ville de Paris. En 1926-1928, une aile sur la rue de Lisbonne est ajoutée par l’architecte Jacques Hermant. La mairie du 8e arrondissement occupe aujourd’hui l’hôtel Cail.

Sources :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
« L’ascension sociale de Jean-François Cail », dossiers documentaires de l’espace pédagogique du patrimoine industriel du Poitou-Charente.

Adresse : 3 rue de Lisbonne et 56 boulevard Malesherbes

Métro : Saint-Augustin

Arrondissement : 8e

Téléphone : 01 44 90 75 08