L’hôtel de Montmort

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L’académicien Henri-Louis de Montmort

Jean Haber de Montmort est trésorier général des guerres, puis trésorier de l’Epargne. En 1623, il se fait construire un vaste hôtel particulier entre cour et jardin. En 1641, Henri-Louis de Montmort (1604-1679) hérite de la demeure de son père. Il fait carrière au Parlement de Paris : conseiller au Parlement à l’âge de 25 ans, il devient maître des requêtes en 1632. C’est également un personnage cultivé, amateur d’art et homme de lettres. En 1634, il est reçu à l’Académie Française.

L’hôtel de Montmort : le logis en fond de cour

L’académie montmorienne

Pendant une dizaine d’années, Henri-Louis de Montmort reçoit l’élite scientifique de l’époque : des mathématiciens tel Roberval, des médecins tel Guy Patin, et des scientifiques, tels Descartes ou Huygens y exposent leurs découvertes. Il crée l’académie montmorienne qui préfigure la création de l’Académie des Sciences en 1666. L’abbé Pierre Gassendi (1592-1655), célèbre philosophe, astronome et physicien, est hébergé à partir de 1653 à l’hôtel de Montmort. Henri-Louis de Montmort fait d’ailleurs publier ses manuscrits.

Le portail de l’hôtel de Montmort

Une reconstruction au XVIIIe siècle

Resté dans la descendance des Montmort, l’hôtel est vendu en 1751 à Laurent Charron, receveur général des Domaines. Son fils Laurent II occupe la fonction très lucrative de fermier-général en 1756. Il fait reconstruire l’hôtel dans les années 1752-1754. Après sa mort en 1769, l’hôtel reste la propriété de sa veuve. Il est également habité jusqu’en 1790 par sa fille et son gendre, François de Montholon. C’est pourquoi cet hôtel est parfois appelé hôtel de Montholon.

L’hôtel de Montmort : l’escalier d’honneur

Une élégante façade sculptée

L’hôtel se signale sur la rue par un imposant portail à refends en forme de chapeau de gendarme. Au revers de ce portail, le profil de la propriétaire, madame Charron, est représenté dans un cartouche. Le logis en fond de cour est centré sur un avant-corps à fronton triangulaire sculpté d’un amour tenant un miroir (symbole de la vérité) et accompagné d’une chouette (symbole de la connaissance rationnelle); il est également doté au premier étage d’un magnifique balcon en fer forgé. Le logis est encadré d’ailes perpendiculaires percées d’arcades; elles ont conservé chacune une pittoresque lucarne à foin. L’aile Nord conserve une intéressante méridienne qui marque seulement l’heure de midi et les heures qui la précèdent ou lui succèdent (11h, 13h).

L’hôtel de Montmort : l’escalier d’honneur

Un superbe escalier d’honneur

En 1840, le vestibule qui se situait au centre de la façade est malheureusement démoli : à sa place, un passage est percé pour relier la cour au jardin situé au fond. Dans ce passage, on accède au majestueux escalier d’honneur : sa délicate rampe en fer forgé est constituée de motifs de cartouches, de fleurons et de pilastres.

L’hôtel de Montmort : les bâtiments du XIXe siècle amputant l’ancien jardin

Des bâtiments ajoutés au XIXe siècle

A la même époque, des bâtiments secondaires sont ajoutés à l’arrière dans un style imitant celui de l’hôtel; ils amputent alors une bonne partie du jardin. Transformé au XIXe siècle en fabrique de bougies, puis en atelier de confection de bijoux en or, l’hôtel de Montmort a été restauré en 1999. Il est séparé en appartements et fermé par un digicode.

Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Gady (Alexandre), Le Marais, Guide historique et architectural, Paris, Le Passage, 2002.

Adresse : 79 rue du Temple

Métro : Rambuteau ou Hôtel de Ville

Arrondissement : 3e

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