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hôtel Bochard de Saron

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hôtel Bochard de Saron

L’hôtel Bochard de Saron : la façade sur cour

Un hôtel particulier du XVIIe siècle

A l’origine, un simple corps de logis sur rue avec une aile en retour sur cour est bâti en 1639 pour François Lhuillier, maître des comptes et conseiller au parlement de Metz. De 1646 à 1655, l’hôtel est habité par le mémorialiste Tallemant des Réaux.

Des agrandissements au XVIIIe siècle

En 1762, Jean-Baptiste Bochart de Saron (1730-1794), alors propriétaire, décide d’agrandir l’hôtel. Les travaux sont confiés à l’architecte Joseph-Abel Couture et exécutés par le maître maçon Matthias Pasquier. Un 2e corps de logis est ajouté : placé entre cour et jardin, il est animé côté jardin par un avant-corps à trois pans coupés. Sur les deux façades, le décor de guirlandes au-dessus des fenêtres est caractéristique du style Louis XVI.

L'hôtel Bochard de Saron : la façade sur le jardin

L’hôtel Bochard de Saron : la façade sur le jardin

Le mathématicien Jean-Baptiste Bochart de Saron

Issu d’une famille de parlementaires parisiens, Jean-Baptiste Bochart de Saron est un personnage intéressant. Occupant la fonction de 1er Président du Parlement de Paris, il se passionne pour l’astronomie et les mathématiques. Membre de l’Académie des sciences à partir de 1779, il soutient et les travaux des astronomes et n’hésite pas à leur offrir du matériel d’optique. Il possède lui-même un cabinet de physique. Le président Bochart de Saron a notamment soutenu les travaux de l’astronome Pierre-Simon de Laplace. Hélas, sa position de grand parlementaire va entraîner sa condamnation à mort pendant la Révolution : il est guillotiné le 20 avril 1794.

Le comte Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

De 1789 à 1792, le comte Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (voir l’hôtel de Saint-Florentin), ancien évêque d’Autun devenu député aux Etats généraux, réside à l’hôtel Bochart de Saron. Anticipant la terreur, il se réfugie en Angleterre en pleins massacres de septembre 1792. Ce redoutable homme politique traversera tous les régimes successifs et ne sera jamais inquiété. Sous la Restauration, Jean-François-Aimé Dejean (1749-1824), général de la Révolution française et sénateur du 1er Empire, réside dans cet hôtel et y meurt le 12 mai 1824.

L’hôtel Bochard de Saron : la façade sur cour

La richissime Marguerite Wilson

En 1861, Marguerite Wilson (1836-1902), épouse de l’ingénieur-chimiste Eugène Pelouze, s’installe dans l’hôtel Bochard. Son père, Daniel Wilson, chimiste et ingénieur britannique, avait acquis les Forges de Charenton puis les Forges du Creusot. Il fit fortune en créant la société pour l’éclairage de Paris. En 1864, Marguerite Wilson rachète l’éblouissant château de Chenonceau, l’un des plus beaux château Renaissance du Val de Loire. Elle y fait procéder à d’importants travaux par l’architecte Félix Roguet. Elle engage un jeune pianiste très prometteur, Claude Debussy, pour compléter son petit orchestre. Ruinée par une faillite, Marguerite Wilson se sépare de Chenonceau en 1888. La propriété est alors acquise par le Crédit Foncier puis en 1913 par l’industriel du chocolat Henri Menier (voir l’hôtel Henri Menier). Le château appartient toujours aux descendants Menier.

Le pavillon néo-classique au fond de jardin

Le pavillon néoclassique au fond du jardin

Le siège des éditions Gallimard

L’hôtel Bochard est racheté en 1945 par les éditions Gallimard. Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger ont fondé cette célèbre maison d’édition en 1911. Depuis 1928, le siège occupe un pavillon néoclassique situé au fond du jardin de l’hôtel. Aujourd’hui, l’entrée du siège des éditions Gallimard se situe au n°5 rue Sébastien Bottin.

L’architecte Joseph-Abel Couture

Architecte originaire de Rouen, Joseph-Abel Couture a essentiellement construit en Normandie. Plusieurs châteaux de belle facture comptant à son actif subsistent : le château de Couvicourt (Eure), le château d’Heudebouville (Eure), le château du Mesnil-Verclives (Eure), le château de Mouflaines (Eure), le château de Grainville (Seine-Maritime), le château de Montigny (Seine-Maritime).

Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens au XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Hillairet (Jacques), Connaissance du Vieux Paris, Paris, Rivages, 1956.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain des Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.

Adresse : 17 Rue de l'Université

Métro : Rue du Bac

Arrondissement : 7e

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